Aller au travail
Pour aller au travail, j'ai 1h de route. L'usine est dans la grande banlieue Ouest, là où il y a déjà des champs...et moi j'habite en plein centre ville.
Heureusement, il y a l'autoroute, ce qui permet notamment d'éviter de se faire braquer sur la route 3 qui conduit au même endroit (Cañuelas), comme cela arrivait auparavant. Abilio, un collègue, s'est ainsi retrouvé 2 fois en calecon dans un champ ! Car quitte à braquer, ils prennent tout: la voiture, l'argent, les papiers, la montre...et les habits.
Donc, a priori, je ne devrais pas me retrouver à faire du naturisme forcé si je ne traverse pas les bidonvilles de la route 3. Reste que ce trajet prend parfois des allures de safari, je me réfère à la jungle routière bien sûr (voir "el coche de Coco" http://lamarieduboutdumonde.over-blog.com/article-4729645.html). Ma hantise, c'est de renverser un gars qui traverse l'autoroute. J'en ai déjà vu un les 4 fers en l'air, et je n'ai pas envie d'être à l'origine d'un tel drame.
Au début, j'avais des sueurs froides 2-3 fois par trajet.
Personne ne respecte sa voie. Pire, c'est tout à fait normal de se mettre à 4 de front sur 3 voies s'il y a la place (et il y a toujours la place, il suffit de se serrer...). Le clignotant est évidemment purement décoratif, quand il y en a encore un.
La plupart des voitures ne sont pas éclairées la nuit, ce qui pose vraiment problème sachant qu'il y a peu d'éclairage public, et que moi avec mes vitres polarisées je ne vois absolument rien. C'est surtout embêtant pour les camoins sur la route 3 (à la sortie de l'autoroute, j'en prends un morceau), et les vélos sur l'autoroute. L'avantage avec les vélos, c'est qu'on n'a pas le temps d'avoir peur: quand on les voit, c'est trop tard. Heureusement, ils sont sur le côté. Sauf quand ils traversent, bien sûr.
Ajoutez à ca qu'il y a beaucoup de véhicules qui roulent à 50-60 km, ce qui fait que quand j'arrive à 130, c'est comme s'ils étaient à l'arrêt. Sans compter ceux carrément en panne, car le parc automobile n'est plus tout jeune.
Les camions sont gigantesques:
Sur l'autoroute, pas de problème, mais pour les doubler sur la route 3, c'est déjà plus sport. Mais titine avec ses 143cv s'en sort très bien.
Donc, un trajet typique ressemble à ca.
Des vélos. Ici la version "vélo de compet-je m'entraîne sur l'autoroute/vélodrome-tout va bien".
Mais nous avons aussi la version "papi qui va goûter chez sa belle-fille".
Des situations propices aux accidents: ici, la voie réservée au télépéage (donc, à ceux qui roulent + vite puisqu'ils n'ont pas besoin de s'arrêter) se trouve à droite (en vert): on doit traverser toutes les voies, avant le péage...et après.
Au bout de l'autoroute, pour attrapper la route 3, il y un un bout (5 km) de ripio (voir La Patagonie Andine suite et fin" pour ceux qui n'ont pas suivi). Le ripio version Buenos Aires, ca donne ca:
Camion de face: tout va bien: je prends ma respiration, je ferme les yeux et j'attends que ca se passe.
Camion à doubler: euh, y a quelqu'un en face ?
Et puis ca laisse des traces. Snif, ma belle voiture ! (surtout que je ne l'ai pas lavée depuis que je l'ai, vous imaginez un peu le tableau !)
Pour le retour, je vous propose: l'arrêt de bus sur l'autoroute. Ah, parce que je ne vous avais pas dit qu'ils y avait des bus poussifs qui (par définition) s'arrêtent sans cesse ? Mais oui, l'autoroute, c'est LA voie de communication pour tout le monde.
Pour égayer la route, il y a de jolis camions. Bon, évidemment, de temps en temps, ca tombe du camion, mais il suffit de donner un coup de volant à la dernière ', non ?
Et des HLM. Ca, c'est comme chez nous.
Dans l'autre sens, c'est toujours bouché. Ca aussi c'est comme chez nous. Heureusement, je suis dans le sens contraire des flux. Parce que déjà que je passe 2h par jour sur la route, alors, si en plus, il fallait que je me tape les bouchons, là, je dis: NON !
Je salue Coco au passage (immeuble avec les stores verts). Coucou Coco !
Enfin, j'arrive à la fin de l'autoroute, à Puerto Madero.
Tout le monde descend !
Manque de fond? Peut-être. Plus sûrement décision politique suite à lobbying-corruption: l'autoroute devait passer au dessus de Puerto Madero, quartier chic s'il en est. Ceci dit, cela aurait évité que tous les camions traversent le quartier pour aller au port, ce qui donne la situation suivante (c'est aussi là où Coco s'est fait emboutir par le camion chilien (cf El coche de Coco):
Tiens, Fangio (en bas de chez moi): c'est peut-être pour ca que ce sont tous des fous du volant alors !